1er décembre. Les enfants ont ouvert leur première petite fenêtre du calendrier de l’avent.
Noël approche à grands pas. Les rues se sont parées de mille et une lumières scintillantes.
Les journées octroient encore des bains de soleil et des températures clémentes. Les arbres s’allègent des dernières feuilles qui viennent grossir des tapis couleur rouille déjà bien épais.
Les matins, les soirées fraichissent… Une entrée lente dans l’hiver, mais une entrée imparable.
Avec un air prétentieux, le lourd manteau en laine va détrôner la petite veste en cuir.
Mon corps n’aime pas le froid.
Est-ce lié à ma naissance, un été, quand les martinets ont envahi le ciel et les soirées ne fraichissent pas ?!
Mes muscles se contractent. Mes mains, mes pieds souffrent de n’être que glaçons. Ma peau est
irritée par les fibres de laine nécessaires à la maintenir au chaud, …
Les bains de soleil et de chaleur se font trop rares.
Mon corps redevient guimauve en revêtant des habits chauds en flanelle, en soie, en coton moelleux… sous une douche brûlante, le soir en rentrant.
En cette période, la tête de la Vahiné s’évade là-bas. Dans le pacifique sud. Sur des morceaux de terres minuscules perdus dans l’immensité de l’océan ; Iles du vent, Iles sous le vent, Tuamotus, Gambiers, Marquises, …
Les yeux fermés.
La lumière chaude, intense, … m’éblouit.
Les couleurs m’envahissent ; vert profond, mille et un dégradés de vert et de bleu ; vert d’eau, bleu turquoise, bleu marine, aigue marine, … le blanc immaculé de la fleur de Tiaré, le rose orangé de l’Hibiscus.
Les lagons m’apaisent.
Les à-pic des îles hautes m’attirent.
Assise dans le calme d’un Marae sacré, je regarde les vagues puissantes disparaître là où né le lagon tranquille.
Les Tikis me protègent.
Je sens les rayons de soleil sur ma peau dorée. Mon corps est souple, détendu, confortable, …
Je porte un paréo. Une fleur de frangipanier orne mon oreille.
Mes pieds sont nus.
Mon cœur est calme.