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3 novembre 2011 4 03 /11 /novembre /2011 11:53

Ce gars, cette fille ; un couple de copains.

 

Ce gars, plus qu’un copain, certainement un ami pour mon Tané (mon homme en Tahitien…). Le lien ; un noyau de très bons copains, auquel se sont greffées des filles, puis des enfants…

 

Ce gars, détestablement campé sur l’apparence ; la belle bagnole, la montre de la marque qui signe la réussite, obnubilé par sa carrière professionnelle, … mais aussi un gars sensible, aimant rire, attachant, avec qui j’avais pu partager quelques moments de confidences. Du moins, voilà ce qu’il reste de mon ancien ressenti positif.

 

Cette fille. Forcément campée sur son image. Ob-nu-bi-lée par la diététique, l’anti-gluten, l’anti-gras, le sport, la balance…. Elle a frôlé le problème pathologique avec la nourriture. Sinon un mystère. De ces gens dont les paroles sont toujours imprécises, incomplètes, bizarres même. Finalement on ne sait pas s’il vous raconte des mensonges ou si c’est vous qui n’avait pas le bon traducteur. Je me souviens d’une conversation loufoque. Elle travaillait à NY lors des attentats. Ca fait super chic à raconter ! Elle était rentrée en France juste après car très choquée. En revenant de notre voyage à NY, j’avais eu envie de partager cette expérience avec elle, lui demander quels avaient été ces coins fétiches, ces habitudes là-bas, ces bons plans, allait-elle courir à Central Park,…. Elle m’avait répondu ; « je ne m’en souviens plus… ». Inutile de rentrer dans une polémique ; alzheimer, pas plus de travail à New York que de beurre en branche, … ?.

 

Ce qui est bien en posant les mots, c’est que la réalité de la situation apparait plus clairement…

 

Quels points communs entre nous ?

 

Il y a eu leur mariage. Après le mariage, les mois ont passé.

Lors d’une soirée, l’été 2010( !), elle est venue me parler, en douce. En tant que vétérante de l’infertilité, j’étais la parfaite petite oreille attentive pour qu’elle s’épanche sur ces mois d’attente où rien ne se passait. Pas de graine faisant son nid. J’avais tenu mon rôle consciencieusement, j’avais donné des conseils, … Mon cas n’intéressait pas, mes conseils oui.

Cette situation les perturbait. Mais les apparences étaient toujours sauvées vis-à-vis des autres ; la dernière montre, une carrière qui grimpe, …

 

Quelques mois plus tard, il y a un an, on apprend, à distance, qu’elle a eu un tout début d’accroche, de grossesse.

S’en suivent dosages hormonaux, examens, …, et on comprend (toujours dans l’imprécision la plus totale) que la conception allait sembler difficile pour eux.

Au delà de l’écoute qui nous revenait (en tant qu’anciens combattants !), mon Tané s’était aussi confié à son ami, certainement plus qu’à l’ordinaire, sur la difficulté de notre parcours (précis celui-là). Parcours communs (?). Il pensait, certainement et logiquement, être compris.

 

Très étrangement, leur situation paraissait plus grave ou désespérée que la notre, leurs parcours difficile, ... alors qu’ils n’avaient jamais fait le moindre commencement de début de traitement de PMA !

Plusieurs fois, mon Tané crut qu’ils faisaient une FIV. Son ami n’avait de cesse de lui dire qu’ils galéraient « comme nous » (nos FIV étaient parfois en cours), que c’était très dur !... ?!

 

Nous les revoyons cet été.

En présence de membres de leur famille, « le sujet désespéré » ne doit pas être évoqué, ou alors il faut faire très très attention…

Au cours d’une soirée entre copains (la seule de cet été), son regard à elle me cherche et n’a de cesse de vouloir m’accrocher. Je sais pourquoi. Je ne souhaite pas mordre à l’hameçon, je ne serai pas l’oreille attentive ce soir. J’ai ma dose moi aussi ! Au sens figuré mais au sens propre aussi (des restes de FSH qui circulent encore dans mon sang et ne me rendent pas très empathiques).

Elle réussit quand même à me prendre à parti à un moment où nous sommes seules. J’ai droit à un bref pathos sur la souffrance qu’on comprend si bien toutes les deux, celle ne pas arriver à avoir d’enfant, ... Elle serait prête à lâcher une larme. Je ne cille pas. Je ne supporte pas de donner de l’énergie sous forme d’empathie à des gens qui me semblent de plus en plus jouer un numéro.

 

Et arriva ce qui devait arriver.

Un mail de lui. Un mail général, adressé à toute la bande de copains. Je ne l’ai pas vu, je ne veux pas le voir.

Un mail de fanfaron avec une pièce attachée ; un scan d’échographie. Une vague allusion au fait que le rosé de cet été n’y est pas pour rien. Alcoolisée peut-être, mais une merveilleuse oeuvre de Dame Nature dans sa robe la plus pure... Comme Carla !! Emotions, quand tu nous tiens !! Arfff !

 

J’ai horreur des gens indélicats ! J’ai horreur des égoïstes !!

L’idée que mon Tané, l’homme que j’aime, ait pu se confier à un être qui n’a rien compris, mais alors rien de rien, m’insupporte !! Même pas un petit mot dans un mail à part. Même pas un millième de gramme d’empathie d'un ami, de gens qui ne se connaissaient même pas quand nous avions déjà envie d’un bébé ensemble. Que je me fasse duper, moi, qui parfois aurait pu me confier à n'"importe qui", même à une huître, histoire de lâcher toute cette souffrance. Mais pas lui !

 

Je n’ai jamais été rancunière. Arrivée à ce stade. L’impression d'être dupés. Choquée par un comportement. Je suis quasi certaine que je n’aurai plus une once, un nano ou même un pico gramme de fibre généreuse voire humaine avec ces gens.

 

Pour moi, ça sera bon vent ! Un gars, une fille, …

Voilà c’est dit.

 

homme polynésien 

 

NB relatif à mon Tané : afin de couper court à vos imaginations débordantes ; il est beau, très beau, mais ce n’est pas du tout le type Maori avec peau mate, tatouages, pagne en herbe, … rien de tout ça. Mais un Tané formidable, magnifique à mes yeux et mon coeur.

 

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2 novembre 2011 3 02 /11 /novembre /2011 15:28

 

la délicatesse

  

Un très joli livre.

 

Une écriture simple pour exprimer des sentiments complexes et profonds ; le deuil, la perte, le doute, la peur, l’amour,…

 

Une lecture agréable.

 

Un vrai bon moment.

 

 

Dans mes dernières lectures, je ne cesse de trouver des mots qui me touchent particulièrement. A fleur de peau la Vahiné ! J'ai l'impression parfois qu'on met des mots à mes maux, et mieux encore que je ne pourrais le faire. Je corne certaines pages pour pouvoir y revenir... Merci chers écrivains ! 

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2 novembre 2011 3 02 /11 /novembre /2011 14:58

Ce matin, il pleut. Les ptites plantes vont aimer ça ! 

La mer est gris métallique, froide. Moi aussi.

 

Je sens que je prends le chemin lentement mais sûrement du « rien ne va plus ».

Ce « rien ne va plus » arrive toujours à retardement. Le « <0,1 UI/l » date d’il y a un mois. Doit falloir que ça « plouploute » un peu avant de déborder.

 

Afin de couper l’herbe sous le pied sur mes petites pensées chéries, ou du moins essayer, je vais les coller là, sur cette page, et voir ce que ça donne…. Peut-être qu’elles y resteront, bien sagement, et arrêteront de me turlupiner !

 

- Tiens, je pourrais avoir accouché ou être sur le point de… dans une autre vie…

 

- DNLP ne souhaite pas que je sois maman ! Après 60 mois et plus d’attente, de cycles ---, de piquouses,… il faut encore un peu galérer ? Faire la preuve de sa motivation, de sa patience, de sa capacité à s’occuper d’un enfant, à tenir bon, à ne pas sombrer … ? C’est quoi ce délire ?! Continuer ? Quoi, comment ? PMA, adoption, don à l’étranger ?

Ou tout simplement, faire le deuil d’un enfant (ça donnera raison aux parents qui se plaignent ; c’est chiant les gamins de toutes façons). Se barrer sur une île loin, très loin.

 

- Mon boulot me sort par les trous de nez et c’est très gentiment dit. Hormis mes collègues, des humains adorables pour la plupart, le reste est déprimant. Je ne peux pas envisager à mon âge de continuer 30 ans comme ça.

Si le boulot avait été un semblant d’échappatoire dans ce parcours ; ça aurait été trop beau !

 

- Continuer la PMA ?! Continuer à espérer comme un crétin pour ne pas dire un con (parfois, j’ai l’impression d’être le François Pignon de la PMA), pour se prendre une nouvelle claque ?! Continuer à faire le tour du net pour savoir si un protocole court va mieux réussir à mes ovocytes qu’un protocole long, si je suis vraiment OPK, si ma FSH de 2009 n’était pas mauvais signe, si je peux croire ma gynéco quand elle dit que l’IMSI n’est pas nécessaire, quand elle dit qu’un bilan de réserve ovarienne n’est pas utile parce que je réagis aux stimulations, … Fatiguant ! Et en quoi utile ?!

 

- Le destin ?! Ne serait-il pas là à me pendre au nez ? N’y a-t-il pas de la fatalité dans mon parcours. La PMA est peut-être déjà vouée à l’échec…  

 

- Partir sur le chemin de plus en plus tortueux et incertain de l’adoption ? Un nouveau parcours du combattant !? Encore faudrait-il être vraiment prêt. Parfois je le suis, je n’en doute pas. Parfois, je ne parviens même pas à y penser.

 

- Le don à l’étranger ? Déjà fatiguée, pas la force d’y penser et d’imaginer le chemin à parcourir. Pourtant, aujourd’hui, je ne peux pas imaginer ne pas porter mon enfant.

 

Ca sent l’impasse !

 

- Quoi faire pour faire avancer le schmilblick ? Croire en quelle magie ? Vitamines, psy, ostéo, médecin chinois, … ? Tout faire ? Rien faire ? Garder ses sous pour faire un voyage !?

 

- S’échiner à adopter la positive attitude, la zen attitude, le lâcher prise, la pensée magique (c’est à la mode) ?! Arrêter d’y penser.

 

Peut-être ne plus rien faire !? Ni chercher sur le net, ne plus se poser des questions médicales, ni chercher à espérer, ni chercher à positiver, seulement vivre chaque jour, avoir confiance… comme on peut.

 

Après les doutes et les questions, l'accomplissement ?

Après la pluie, le beau temps ?????

 

pluie-et-soleil

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27 octobre 2011 4 27 /10 /octobre /2011 13:01

Quoi de plus antinomique pour un couple infertile que d’aller à la maternité !? Cet endroit auquel les autres ont accès en tant qu’acteurs et nous comme simples visiteurs !

 

Nous avons tant bien que mal laissé notre peau de « simples visiteurs » (et emmené une remorque de courage) car cette visite (sinon nous l’aurions évitée) était très attendue et importante.

 

Que d’émotions de voir enfin le sujet de tant de désirs et d’efforts ! Un bébé FIV mais surtout un bébé d’amour. De voir le bonheur de sa maman, néanmoins très fatiguée de l’épreuve passée, et de son papa, déjà gaga. Pour eux, l’accomplissement est enfin là.

Bébé est très beau. Il roupille tout son soûl. Je pense qu’il sait déjà beaucoup de choses de son histoire.

Il commence néanmoins à tester tous les visages de la comédie dramatique et du comique de boulevard pour signifier qu’il a faim.

 

Nous refermons tout doucement la porte et partons, les laissant écrire les premiers moments de leur nouvelle vie. Dans le couloir, les murs et portes laissent échapper des pleurs de nouveau-nés, d’autres accomplissements, d’autres histoires…

 

Les moments qui suivent sont silencieux.

 

Dans un élan de vie, j’oublie notre parcours, j’oublie tout, … et me mets à penser à l’affirmative. Bientôt c’est notre tour.

 

Puis le noir de la nuit nous absorbe petit à petit. La réalité revient avec sa peste de peur et son choléra d’incertitudes.

 

Je t’écoute, toi qui te reconnaîtras, je vais lever la tête et regarder les étoiles...

 

ciel-etoile-1196120319.jpg

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25 octobre 2011 2 25 /10 /octobre /2011 13:39

… d’implantation.

  

Hier matin, je vogue vers un des hostos de Marseille pour le second volet des analyses du bilan d’échec d’implantation.

 

C’est le matin à l’heure de l’embauche, la ville grouille de voitures. La ville grouille d’impatients, déjà énervés, au volant.

 

Je sors du parking souterrain et débouche on ne sait où. Au milieu des bâtiments de ce grand hôpital. Heureusement que j’ai 33 ans, des neurones en ordre de marche et des jambes agiles. Aucune indication, ou presque, d’où aller. Je suis les gens (grand classique). Pauvres papis & mamies qui doivent venir là  pour consulter.

 

Je chope un agent hospitalier qui m’oriente.

 

A l’accueil, pas d’odeur d’hosto. C’est déjà ça. Aux admissions, je récupère mes petites étiquettes et trouve le labo. L’accueil n’est pas chaleureux ; on me montre du menton une chaise où attendre.

 

J’attends. Puis une porte s’ouvre sur un box de prélèvement. Je m’engouffre dedans. Deux femmes m’attendent. Deux ? Pourquoi ? Faut me tenir, c’est ça ?!

 

Je capte que l’une est en « formation de quelque chose », mais en même temps elle a la cinquantaine aussi, loin de la jeunette fraiche moulue de l’école. Je me questionne donc, mais je ne le sens pas bien et commence à me dire « pourquoi ça tombe sur moi ?!!».

 

La « prof » explique à l’ « élève » : « le bilan de thrombophilie, c’est pour les femmes qui n’arrivent pas à avoir d’enfant ». Voilà c’est dit. Si j’avais pu rester « anonyme » plus longtemps, ça aurait été chouette. Continuent les explications sur la couleur des tubes et de l’aiguille à utiliser.

Ca cogite dans le bocal. Elle est vraiment élève ?? Ce n’est pas parce que j’ai dompté ma phobie des prises de sang et autre pic pic, que je les collectionne ces derniers mois, qu’il faut apprendre sur moi, oh !! Pfff…

 

Courage, zénitude, maîtrise de soi, respiration.

 

L’ « élève » pose le garrot… Le garrot ?? Non, un é-tau !! Comme elle met trois plombes à faire ses manips. ; mon bras se meurt.

 

Elle se fait maintenant expliquer comment tenir ce nouveau matériel à prélever ; une aiguille avec un système de papillon, un tuyau fin en plastique mou de 10 cm et au bout l’embout sur lequel on fixe les tubes…

Respirer, souffler, respirer,…

Elle pique. Elle n’a pas manipulé le système de papillon comme il faut. Faut enlever l’aiguille et recommencer.

La température de mon bras est passée à 10°C, et le reste de mon corps à 25°C.

Je sens mon cœur battre sous le garrot. Je vois la goutte de sang grossir à l’endroit de la piqûre.

L’ « élève » panique. Elle doit reprendre un nouveau matériel.

 

Elle repique. Faut remplir 10 tubes. Que c’est long. Mon bras est devenu un morceau de glace. Et je lutte contre les papillons qui envahissent mes yeux.

 

Après avoir mis un bout de coton à peine appuyé, elle me libère du fauteuil ! Je suis limite limite. Maintenant faut que je remplisse un papier sur mes antécédents PMA, … Par miracle, j’arrive à rester debout et remplir les dates des IAC, des FIV… mai, juin, juillet... 2010... 2011…. Un autre type de bilan d’échecs…

 

Je m’en vais en essayant de sauver les apparences. Dans le couloir gris-vert, je gère à peu près. Mon objectif ; atteindre au plus vite la cafét. en bas à l’accueil et demander un café que je sucrerai bien.

Objectif atteint. Je m’installe à une petite table. Les papillons ont du mal à passer…

Je suis lasse. Je crois que c’était la prise de sang de trop de cette période. Les larmes débarquent. J’en ai marre !...

 

Une copine infirmière me rejoint. Pour éviter le sujet, on parle de son futur mariage. Ca me fait du bien…

 

Je quitte le bâtiment. A l’entrée principale, des malades sont là en train de fumer…

Je me dis que j’ai de la chance, je suis en bonne santé. Que je n’ai fait ici qu’une prise de sang de rien du tout. Mais certainement comme eux, j'ai le coeur en morceau.

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24 octobre 2011 1 24 /10 /octobre /2011 18:37

 

naissance.jpg

Il aurait pu s’appeler Désiré, comme dit sa maman. Sacha, 3 kg et 49 cm de bonheur, est né dimanche matin à 9h55, après 5 ans d’attente, de moments difficiles et d'espoir.

 

Je lui souhaite la Bienvenue ! Sa naissance s'accompagne de beaucoup d'émotions.

 

Je les embrasse fort fort sa maman (ma ptite Poulette, mon Amie, ma Sœurette de galère) et lui.

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24 octobre 2011 1 24 /10 /octobre /2011 17:31

Le 20 octobre après-midi, nous prenons le chemin qui nous mène vers la gygy gourou des bébés.

Comme à chaque fois, on attend beaucoup de ces minutes de rendez-vous ; une empathie, une explication, une raison d’espérer, une raison d’affronter les futures épreuves, … Nous avons fait une liste la veille comme des écoliers consciencieux.

 

Nous prenons la route. Nous calculons l’avance qu’il nous faut au cas où il y aurait des bouchons.

En débouchant sur le Vieux-Port de Marseille, je me demande combien de fois nous avons pris ce chemin pour aller au centre PMA, dans quel état d’esprit nous étions les fois précédentes. Je me dis que la dernière fois, c’était pour le transfert des embryons. Je me demande combien de fois il nous reste à passer à cet endroit pour cette destination et pour parler d’un échec de FIV. Maintenant, en écrivant ces mots, je prends le risque de dire haut et fort, à qui, à quoi, voudra l’entendre, ce sera la dernière fois !!!

 

Nous nous garons non loin du centre, tellement concentrés et pré occupés, nous oublions le parcmètre. La police municipale ne nous oubliera pas, elle.

 

Nous rentrons dans le centre. Mon nez détecte ces odeurs si caractéristiques qui ont empreint nos nombreux passages, des moments forts comme les inséminations, les transferts de nos embryons… Je me rappelle qu’après la première insémination, j’étais sortie en marchant délicatement, tout doucement, veillant à éviter les chocs, … avec une précieuse pépite d’or dans le bidou.

 

En ce début d’après-midi, il n’y a pas encore beaucoup de retard. D’habitude, dans la salle d’attente, j’ai un regard pour toutes ces personnes qui attendent et partagent notre expérience. Aujourd’hui, je n’ai pas envie.

Je passe vite à l’écho, tant mieux si ce séjour en salle d’attente ne s’éternise pas. J’apprécie l’échographe de garde ; elle ne parle pas beaucoup mais elle est sympa. Elle dira peu de mots mais ils seront positifs ; ovaires et utérus vont bien, un corps jaune habite le monsieur de gauche signe d’une ovulation ! Wouhouuu.

Je retourne en salle d’attente. Les secondes que je mets à parcourir les quelques mètres entre la porte de la salle d’attente et nos chaises sont longues car mon chéri me questionne déjà des yeux… J’ai hâte de mettre fin à son attente et son inquiétude. Tout va bien.

 

C’est bientôt le tour de la gourou. Partie faire un tour au pipi-room, je retrouve chéri directement dans son bureau. Elle dit que « La délicatesse », que j’ai entre les mains, est un très beau livre. Je confirme. J’aime beaucoup la sensibilité de David Foenkinos, sa description si simple et juste des

sentiments, des émotions, … David Foenkinos ferait un magnifique livre sur l’infertilité.

 

La gourou est moins empathique aujourd’hui, plus speed. Elle est humaine, on le sent dans ses yeux, ses mots, mais elle est speed. C’est dommage. Je ne suis pas encore bien assise qu’elle a déjà dit plein de choses, qu’il faudra qu’elle répète. Je ne suis pas prête !

Le téléphone sonne « Oui ? silence. Bonjour. silence. Amandine est née ?? Quand ?? Elle pèse combien la princesse ? Comment vont la maman et la puce ?? Super ! Vous les embrasserez bien fort. Merci de m’avoir appelé, c’est très gentil ! ».

Elle revient à notre cas, à l’écran d’ordinateur qui nous renvoie les résultats de la stimulation, de la ponction, de la FIV. J’essaie de prendre un air détaché (c’est con, non ?). Comme si une naissance, annoncée dans un bureau de PMA, avait un quelconque rapport avec nous !!! Non, non, je ne vois pas… En fait, par pudeur, je veux cacher ma tristesse….

 

Au menu ou à l’ordre du jour en prévision de FIV 3 :

- un bilan d’échec d’implantation ; une analyse de sang à faire au labo du centre et une autre à l’hôpital de la conception (bilan de thrombophilie),

- passage en protocole court antagoniste ; les protocoles longs ne semblent pas ravir mes ovaires (car OPK) et réussir à mes ovocytes,

- pas de changement de régime pour les zozos ; FIV classique ; ils font bien leur taf visiblement (pfff, fayots !),

- passage aux blastos. A rediscuter en décembre, à réception du bilan d’implantation,

- pas de prescription de DHEA, car aucune étude ne montrerait les effets bénéfiques ( ?!),

- pas de bilan hormonal pour rassurer l’inquiète qui vit en moi ; à priori les follicules vus à l’écho, la réponse aux stims., mon âge, … lèveraient ses doutes.

 

Je la questionne sur nos chances à venir ! Comme si la gourou était confidente de Dame Nature et disposait d’une boule de cristal pour y lire ses futures réalisations.

Dans sa boule, elle y voit de bonnes chances ! T’as entendu Dame Nature ????

 

Passage au labo. Enième prise de sang. Je disais à la biologiste (une jeune-femme, super gentille et douce, sur qui je tombe trop peu souvent) qui me pique (sans faire mal) que ce parcours avait eu raison de ma phobie des aiguilles. Petite victoire.

 

Une contravention nous attend sur le pare-brise de la voiture. Pfff, même pas mal ! Je ne pensais vraiment pas que la police municipale sortait par grand mistral… ! Je fais de l’humour. Ce rendez-vous distille en moi une dose d’espoir. On efface tout et on recommence. L’effet passe avec le temps. Les questions et la peur reprennent leur bonne vieille place.

 

Nous reprenons la voiture. La dernière fois que nous avons fait ce trajet, j’avais 2 petits embryons au chaud. J’étais inquiète, mais je ne voulais pas que cette inquiétude les empêche de s’accrocher. Je voulais qu’ils soient dans un cocon tout doux et souple.

 

Peut-être que cette rue, un jour, nous verra passer. Mais cette fois-ci, la roue aura décidé de tourner. Les embryons feront leur nid. 

 

nuage devant soleil

 

Un nuage devant le soleil

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18 octobre 2011 2 18 /10 /octobre /2011 18:28

nota : PMA = Procréation Médicalement Assistée ou PC = Parcours du combattant

 

Mon parallèle commence quand ma gynéco prononce ces mots à la vue de ma mine déconfite en début de protocole de cette FIV 2 : « quand on rentre sur le terrain c’est pour GAGNER… ».

 

Rugby

 

 

Mon parallèle se poursuit.

Le XV de France est en finale de la coupe du monde de rugby !!! Pour cela, rien n’est moins sûr qu’ils se sont pris des nions dans le nez, des pètes dans les guiboles et des marrons dans les côtelettes (pâle imitation de ce cher Daniel Herrero).

Finalement en PMA on se prend tout ça (oui oui !), mais on a de la chance, on n'a pas encore fini dans une poubelle de glaçons après un match pour éviter que le mal se répande plus vite et plus profondément ! Finalement on ne s’en tire pas trop mal, vous trouvez pas ?! ;-).

 

Le XV de France est en finale (super non ?!!!) MAIS les français (certains bons rabat-joies du moins) ne sont pas contents !!! Le débat ridicule repris en masse par les médias est : « Oui mais ils ne sont pas arrivés là avec la MANIERE (la belle quoi ; le beau jeu, la belle passe, le beau rugby champagne…). Alors qu’est-il le PLUS IMPORTANT ; le résultat ou la manière ?! ».

Moi j’aurais tendance à dire que la manière c’est super, mais s’il n’y a pas moyen de faire autrement, le résultat prime.

 

Ce qui m’a fait penser à ça ! Pour nous les PMettes, la manière serait l’acte d’amour dans sa plus pure essence sous la couette toute douce et chaude de la maison !!! Et si on gagne un bébé FIV ; on en fait quoi ?? Mon dieu, mais où est l’Amour dans ces tubes, ces boîtes, ces incubateurs, … ? On n'en veut pas car c’est pas avec LA MANIERE ? Je vais y réfléchir tiens… ! Merci les médias de m’avoir ouvert les yeux… !

 

Clin d’œil !

 

Allez les bleus ! Allez les PMettes et leurs amoureux(ses)

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18 octobre 2011 2 18 /10 /octobre /2011 11:00

Je reculais, non volontairement mais un peu quand même, le moment de parler DU sujet… l’interminable attente de monsieur ou mademoiselle BEBE.

 

Le sujet qui vous colle à la peau, au cœur, aux tripes…. Serais-je maman un jour ?! Aurais-je cette chance d’attendre 9 jolis mois, d’avoir envie de fraise (ou de vomir pourquoi pas, ça peut en valoir le coup ?!), de mettre au monde un p’tit bout, de l’aimer fort, de l’aider à grandir, … ?? Mystère…

 

Ca fait un peu plus de 2 semaines que le résultat négatif de notre FIV 2 est tombé…

J’ai l’impression que ça fait beaucoup plus longtemps que ça. Peut-être que c’est l’addition des 5 ans d’attente…ça semble long, loin, …

Parfois je ne ressens rien, comme une sorte d’anesthésie du cœur et de l’esprit et parfois j’ai extrêmement mal, presque du mal à respirer.

 

On avait échafaudé de doux rêves ; une conception en septembre, une naissance en mai / juin ; mes mois préférés, ceux de la lumière, de la chaleur qui commence, des jours interminables, …

Pas de naissance en mai/ juin, un nouveau Noël sans attente, sans bébé, sans espoir ?...

 

Côté PMA, nous allons faire un point avec notre gynéco jeudi après-midi.

La communication de notre centre est parfois très froide et rigide. Nous avions déjà pensé changer entre les FIV 1 et 2, avions même pris un rendez-vous dans un autre centre de PMA, puis notre gynéco s’était montrée empathique et pro lors du rendez-vous de bilan. C’était donc plus confortable pour moi de rester dans un centre où (après 5 IAC et 1 FIV) je connaissais les us et coutumes, les lieux, …

 

La FIV 1 avait donné lieu à une stimulation poussive ; 2 cohortes de follicules de taille différente… Néanmoins, elle avait permis d’obtenir 10 ovocytes matures et 7 embryons, hélas de qualité moyenne. Deux ont été transférés à J2 et les autres abandonnées.

 

Nous pensions qu’en FIV 2, avec des doses de stimulation augmentée, la collecte des follicules seraient meilleure. En effet, à l’écho juste avant le déclenchement ; il y a avait 3-4 follicules de taille quasi identique dans chaque ovaire. J’étais confiante. Au final, 6 ovocytes étaient matures et nous avons eu 3 embryons…de qualité moyenne. Deux ont été transférés à J2 et le 3ème placé en co-culture ; il n’a pas tenu.

 

Mon inquiétude réside dans cette qualité moyenne des embryons.

Je me demande quelles sont les investigations et adaptations à prévoir pour moi, pour chéri bibi, pour nos embryons ?? Je sais aussi que la PMA n’est pas une science exacte sinon nous aurions toutes nos bébés dans les bras.

Test de réserve ovarienne, d’échec d’implantation, test de fragmentation d’ADN, passage en IMSI, culture prolongée or not, … pffffffffff. La liste des questions à poser jeudi n’est pas peu longue, mais encore faudra-t-il pouvoir les poser toutes !

 

J’avais commencé à voir un psy il y a 5 ans environ pour d’autres aspects, notamment mes relations avec mes parents, le fait que je sois l’aînée de 4 enfants (petits anges morts-nés ou partis plus tôt à cause d’une fausse-couche), le décès de mes 3 grands-parents que je venais de vivre en l’espace d’un an, mon sentiment de n’être jamais épanouie et surtout zen, …

 

En 2009, j’ai changé de psy et suis allée vers une jeune-femme qui venait des créer une association d’aide à la parentalité. Elle m’a beaucoup aidé, notamment par l’hypnose, pour réduire le stress des traitements, augmenter la confiance, … Quand la FIV 1 a échoué, nous avons évoqué (c’était lié en partie à une idée qui allait et venait par moment dans ma tête), de partir sur un travail plus profond ; aller chercher d’éventuels blocages plus loin, … Dans ma famille étendue, il y a matière ; pertes d’enfants, divorces, non-dits, conflits, … Nous avons fait une séance qui avait porté sur le divorce de mes parents et ça m’a beaucoup bousculé. A partir de là, j’ai fait une séance puis arrêté. J’avais un énorme besoin de laisser mon cerveau tranquille, d’arrêter de remuer le négatif qui n’était pas mon histoire la plupart du temps mais celle de ma famille (évènements que je n’avais pas vécu moi, mais peut-être en effet qu’on m’avait transmis), … Bref, marre de « me prendre la tête », envie de légèreté, de souffler,…

 

Ces dernières années ; j’ai vu psy, médecin chinois, acupuncteur, ostéo, magnétiseur, … Ca donne l'impression d'une sorte de quête désespérée !!

 

Une de mes meilleures amies va bientôt accoucher de son premier enfant conçu grâce à une FIV. Sa sage-femme lui a parlé de la somatopathie ; une sorte d’ostéo légère, qui visent à rechercher les traductions somatiques des héritages familiaux, traumatiques, … et de les enlever.

 

Je me pose aussi la question de retourner voir ma psy, mais pour quel travail ? 1. je n’ai toujours pas envie de soulever les évènements passés pénibles mais me demande si ce n’est pas un passage obligé ?! ou 2. simplement un soutien pour être la plus confiante possible, la plus connectée possible à notre projet de bébé… ?!

 

Connaissez-vous la somatopathie ? Que pensez-vous de mes questionnements ? Bien que personnels, vous aurez certainement eu à vous poser des questions sur l’héritage familial…. ? Et si finalement il n'y a pas plus de blocage probable qu'une personne qui n'a aucun souci de fertilité mais que l'attente favorise le brain storming...?

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16 octobre 2011 7 16 /10 /octobre /2011 20:34

Une jolie photo de mon petit paradis en Corse; loin du tumulte et du bruit de Marseille; le village de SISCO, à 15 mns au nord de Bastia.

 

sisco

 

Là-bas, on sent le maquis chauffé au soleil, on entend juste la nature; les insectes, le torrent, les oiseaux,.. on reste à admirer les crêtes vertes et hamonieuses qui plongent dans une mer dont le bleu vous aspire  ... On se sent serein, calme.

 

Cet endroit nous a énormément aidé mon chéri et moi dans notre combat pour être parents.

 

Je rêve d'y emmener ma marmaille un jour, de l'entendre rire, de la voir courir dans les chemins, ...

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La Vahiné

  • : Tout ce qui passe par la tête et le coeur d'une Vahinée...
  • : Une vahiné qui s'intéresse à une montagne de sujets du plus sérieux au plus plus futile (la couleur du vernis qui donnera de la gaiété à mes mains et ma journée).... et qui attend impatiemment un bébé dans sa vie...
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Nos batailles (et aucune victoire)

Rien que d'imaginer entamer la longue description des évènements qui ont ponctué ces dernières années PMesques, phewww... on essaiera donc de faire "court" :

2008 : stimulations avec un gygy que je ne conseillerai pas à ma pire ennemie (quoique... Si vous voulez nom et adresse, demandez moi en mp ;)).

2009 : biopsie du sein, coelio / hystéro (découverte d'un kyste et d'adhérences d'endométriose), tests endocrinos pour une prolactine élevée

2010 : 5 IAC; mai, juin juillet, octobre et novembre

2011 :

* FIV 1 (protocole long agoniste) / janv. fév 

Stim. poussive / 14 ovocytes - 10 mâtures - 7 embryons moyens - 2 transférés (moyens moyens) et 5 abandonnés car n'ont pas la qualité requise par le centre pour être congelés  (je me suis e... à pondre 10 ovocytes mâtures, qui ont été fécondés par des winners putatifs, et le fruit de tous ces efforts et de ces miracles en soi... A-BAN-DON-NES !! hallucinant !)  - un test négatif et une période de grosse fatigue s'en suit; tachycardie, crises d'angoisse, ...

Réjouissances au compteur : 5 prises de sang, 1 IM, 15 sous cut., 1 pose de cathéter, 1 anesthésie générale, 1 arrêt de travail

** FIV 2 (protocole long agoniste) / août. sept

Doses de stim. plus fortes / 14 ovocytes - 6 mâtures  - 3 embryons moyens - 2 transférés (moyens moyens... quand tu nous tiens) et 1 placé en culture prolongé et qui n'a pas tenu (l'abandon; plus jamais, merci !)  - un test négatif, nous sommes sonnés, fatigués, désemparés...

Réjouissances au compteur : 5 prises de sang, 1 IM, 12 sous cut., 1 pose de cathéter, 1 anesthésie générale, 1 arrêt de travail

Nous sommes parents de 10 embryons, pas mal quand même !!! on se réjouit comme on peut !

*** Bilan l'échec d'implantation: RAS

**** Recherche d'anticorps : RAS

 

2012 :

* FIV 3 (court antagoniste) / janvier

Arrêt de la stimulation à J6.

** FIV 3 bis (court antagoniste) / avril

Presque arrêt de la stimulation à J12. 8 /9 ovocytes sur la ligne de départ, 2 ponctionnés ! Désolation...

*** FIV 3 ter (retour au protocole long, quelle collection...) / septembre

La stimulation se passe... 16 ovocytes ponctionnés. 15 vitrifiés matures. Inespéré. Attente déblocage administratif ENDOCELL (merci d'agence de biomédecine)... Préparation de l'endomètre en novembre. Echec de reconstitution du tapis cellulaire au labo d'endocell, 5 ovos perdus au réchauffage, 2 embryons moyens à J2 et peanuts à J5; la TOTALE LOOSE ! 

 

2013 :

* FIV 3 quater  (IMSI) / mars

14 ovocytes ponctionnés, 11 mâtures, 7 embryons à J3, 3 embryons transférés à J3 --> Négatif (pas de surprise) 

Changement de centre PMA. Rencontre avec une gynéco géniale; humaine, accessible, ouverte,.... Equipe pro et agréable de la secrétaire au laborantin. Rdv avec le chef de service biologiste.

** Biopisie / hystéroscopie sous AG / mois précédent la FIV

*** FIV 4 (ICSI) / octobre

11 ovocytes ponctionnés, 10 mâtures, 5 vitrifiés pour une prochaine tentative, 2 embryons obtenus et transférés à J2 ---> et ô mi-ra-cle taux de béta hcg à 424 à J17... Enorme ! Grossesse évolutive

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