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23 février 2012 4 23 /02 /février /2012 09:58

Mardi.

 

Je n’avais pas prêté spécialement attention au calendrier. Visiblement mes collègues parents savaient qu’il s’agissait de Mardi Gras du fait d’avoir eu des déguisements à confectionner pour leur marmaille.

                           

C’est vrai que depuis l’épisode avec S., l’annulation de la FIV, je suis plutôt chafouin mais je prends sur moi, je fais mine de rien tant que je peux,… La seule chose : je ne suis guère causante avec certaines personnes, je réponds à côté aux « ça va ?? »… Jusque là, y’a pire, non ?

 

Et puis, en début d’après-midi hier, une collègue (qui aime bien être comprise quand elle ne va pas bien, mais qui fait preuve d’un altruisme ras des pâquerettes quand il s’agit du mal des autres) me demande dans quel déguisement je me serais vue si j’avais fait le carnaval ??!! Question saugrenue… à laquelle je réponds par un royal « bottage » en touche …

 

Et là, elle me dit : « tu serais pas déguisée en ronchon ?».

 

Et là, là,… lalalalalala,… je me suis retenue au bureau pour ne pas lui faire le maquillage de bozo le clown.

 

Un quart d‘heure dans la peau d’une PMette, un seul petit quart d'heure, elle qui compte « faire le second », et j’aimerais voir sa pomme ravie !

 

Je crois en définitive que je n’ai pas besoin d’un déguisement de ronchon, je SUIS bel et bien RONCHON ! Bas les masques !

 

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Un avant-goût de Martinique avec des photos du carnaval prises la semaine dernière par nos amis, dont les enfants faisaient leur première sortie déguisée sous les tropiques.

 

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Linette, Barbidou, merci pour vos Tags J.

Je me mets à l’œuvre… Il me faudra Juste un peu de temps… C'est-à-dire que le ronchonnage est une activité à plein temps très chronophage, énergivore (de la bonne énergie) et toxique, me valant des heures de sport le soir pour rentrer calme à la maison !

 

Edit du soir : Cami, Lolie, je suis également taggée par vos soins...!  Décidément, c'est une pluie de tag ! Cette semaine, c'est métro, BOULOT, dodo... mais dès que ce sera plus calme, je scribouillerai sur des multiples de 11.

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17 février 2012 5 17 /02 /février /2012 21:10

New york journal d'un cycle

Mon luxe du moment serait de passer mes journées à lire... Dans la catégorie "Bouquins", je continue...

 

Un livre qui aurait pour sujets New York, une ville que j'ai vraiment adoooré (et qu’il nous reste à explorer encore et encore), et l’attente...  

  

Cycles. Cycles des saisons. Cycles mensuels. Cycles comme roues de vélo.

 

Au travers du quadrillage presque parfait formé par les rues et avenues de Manhattan, des rues moins rectilignes de la pointe sud historique, des bords de l’Hudson le long de Battery Park à ceux de l’East River, de TriBeCa à East Village en passant par Midtown, au printemps comme dans le froid glacial de l’hiver, Catherine Cusset nous raconte ses moments de liberté, nous fait découvrir New York… à vélo…

 

Les règles anarchiques de circulation des bus, camions, voitures, taxis, …

 

Vélo pour se déplacer, rêver, réfléchir, s’aérer, se dépenser, oublier …

 

Par petits touches, Catherine Cusset nous raconte comment l’attente d’un enfant, ces mois qui s’égrainent et demeurent infertiles, la « rareté » de ces petites fenêtre temporelles de fertilité parfois ou souvent ratées, … entrent dans la vie du couple, envahissent l’esprit, tourmentent, déstabilisent….

 

« Je ne peux m’empêcher de penser à cette réalité terrible des chiffres ; pour une femme, douze occasions par an normalement, pour moi, dix à peine à cause de mes cycles irréguliers, et quand mon psychisme se met de la partie, il en reste seulement sept ou huit. L’été je suis en France, il n’en reste que cinq ou six, et chaque fois seulement vingt-cinq pour cent de probabilités de réussite. Ces cinq ou six occasions-là, nous ne les saisissons pas ».

 

Le vélo ; bien plus que qu’un moyen de locomotion.

 

« Le vélo est une manière de ne pas trop réfléchir. Evacuer plutôt. Rouler. Pédaler. […] Le vélo est une forme modérée de lenteur, une forme modérée de contrôle, une forme modérée de dérive. […] Le vélo, c’est la forme. C’est cela aussi, l’écriture : la forme. La possibilité de donner forme. De travailler sur la forme. D’exercer du contrôle par la forme. »

 

« Vélo volé, l’anagramme et le chiasme sont parfaits, les deux mots sont faits pour s’accoupler. En verlan, c’est lové, comme un fœtus dans le ventre de sa mère. »

 

Et ce paragraphe qui me touche particulièrement :

 

« Ce que je veux, c’est arriver au point où je perds tout contrôle, pas dans la violence mais dans une douce acceptation des choses. Je souhaite le renoncement au terme d’un trajet de souffrance qui me révèle mon impuissance. Souffrir pour se rapprocher du moment où il n’y a plus rien à perdre et où toute parole, tout geste, toute odeur, tout souffle de vie, tout scintillement du soleil sur la mer est une grâce du ciel. »

 

Du chemin et des cycles à parcourir encore…

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14 février 2012 2 14 /02 /février /2012 22:56

Ce matin, une image avec une formation liquidienne de 4 cm à l’OG…

 

Serait-ce ce foutu follicule qui après s’être gavé comme une oie en s’attribuant la dose de m*nopur à lui tout seul pendant 5 jours, nous valant l’annulation de la FIV, a déjoué la progestérone et s’est installé comme un gros pacha ? Yes !!

 

Même des pertes hémorragiques depuis deux jours n’auront pas eu raison de lui…. Costaud l’animal.

 

Impossible de recommencer un protocole avec cette chose dans mon ovaire. Alors il faudra patienter.

 

Patience... Patience…

Nous sommes des médaillés olympiques de la patience ; naturellement, on n’a pas d’autre choix !

 

Médaillés olympiques de la mouise aussi, quand y’en a plus y’en a encore… Il nous faut un Marabou, c’est devenu trop suspect à force !

 

Au cycle prochain ; une nouvelle image de contrôle vérifiera (ou non) si je fais bien partie des 9 chanceuses sur 10 pour qui la chose de 4 cm doit partir d’elle-même, naturellement, avec son baluchon à fleurs.

 

Et il y aura la Martinique et deux semaines d’intense lâché prise…

 

En avril ; peut-être y aura-t-il une nouvelle chance d’attraper ce foutu train… ?

 

Ce sera une St Valentin sans piqûre mais avec beaucoup d’amour.

 

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Tendre soirée avec vos z’hommes….. LOVE !

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12 février 2012 7 12 /02 /février /2012 12:02

La voix qui a bercé mes années d'ado, ces précieuses années de quasi insouciance, s'est éteinte....  

 

Jamais je n'ai connu autant de chansons par coeur, jamais je n'ai chanté autant de chansons sous ma douche et provoqué la pluie...

 

Je rends hommage à cette magnifique voix, cette magnifique femme, ... qui aurait mérité une vie tellement plus douce.

 

 

 

 

 

 

 

 

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11 février 2012 6 11 /02 /février /2012 15:00

Amateurs(rices) de littératures classiques, vous ne trouverez peut-être pas dans ce livre votre parfait bonheur !

 

mange prie aimeMais mais mais mais mais…

 

Ce livre est loin, trèsssss loin, d’être le livre le plus cul cul et le moins intéressant du monde !

 

Si l’histoire d’une nana qui œuvre avec panache à se reconstruire, à ré habiliter sa vie, n’intéresse pas une PMette comme moi, alors… ?!

 

Liz s’avère au fil de ces centaines de pages une nana adorable, punchy, drôle, intelligente, … C’est simple, elle se fait des amis partout où elle passe, … Je l’aurais bien rencontré moi aussi ! Très vite d’ailleurs on s’y attache ! Très vite, on vient à partager ses moments de doute, de chagrin, de réflexion,…

 

Liz a ce qu’on appelle « tout pour être heureuse ». Un mari, une belle maison à Brooklyn, un super travail (journaliste, écrivain, …), des tas d’amis, …. Elle a participé brique par brique à construire cette vie, sa vie, … Mais voilà qu’elle elle se rend tout les nuits dans sa salle de bain pour pleurer. Voilà que sa vie devient une impasse… Elle rentre alors dans une douloureuse période de divorce, même période où elle s’embarque sans garde-fou dans une histoire d’amour fusionnelle et destructrice avec un jeune acteur qui la fera devenir dingue d’amour et de chagrin…

 

Son livre contient 108 chapitres comme le nombre de perles d’un Japa Mala.

108 chapitres où elle ne s’apitoie pas sur son sort mais décide de s’arracher de sa torpeur et partir en quête d’elle-même ; de celle qu’elle n’a peut-être jamais pris le temps d’écouter, celle qu’elle méconnait, celle qu’elle connait et qui la rend parfois si malheureuse, …

Ses biens matériels réduits à remplir un mini garde-meubles, sac à dos sur le dos, elle entreprend un voyage d’un an.

Elle se rendra d’abord en Italie pour goûter aux plaisirs de la cuisine italienne, réaliser son vieux rêve d’apprendre l’Italien, goûter à la Dolce Vita aux côtés de vrais Romains.

Ensuite, elle quittera le bourdonnement de Rome pour une retraite dans un ashram en Inde ; où elle apprendre la méditation, le silence, le calme, ... au prix de beaucoup d’efforts ! Elle y fera des rencontres importantes aussi, notamment Richard du Texas.

Pour finir, ce qui devait être le trait d’union entre le plaisir et la spiritualité, elle fera un séjour à Bali. Là elle passera de longues heures avec un sorcier local Keytut, elle se liera d’amitié avec une soigneuse Balinaise et sa fille Tutti, qu’elle aidera, et elle rencontrera un brésilien...

 

J’ai retrouvé des bouts de moi dans Liz, tant est si bien que ce livre a pris une dimension personnelle, renforcée par ce besoin incessant de se reconstruire, de trouver de nouvelles ressources,… lorsqu’on traverse la PMA.

 

Liz ne connait pas l’infertilité. Elle a pu matériellement entreprendre ce voyage et cette quête, ce qui n’est pas le cas de tout le monde.

Néanmoins, elle montre qu’avec l’envie de s’en sortir, de la patience et de l’effort, de la curiosité, de la générosité, de la gratitude, on risque fort de découvrir des pans de soi encore inexplorés et tendre à plus de sérénité et de bonheur.

 

Merci « Liss » !

japa-mala 

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7 février 2012 2 07 /02 /février /2012 21:57

Lulu, PMGirl, Cami, … je suis émue pour vous !!

Je vous souhaite le meilleur ; un lot de 3 ‘tits bouts qui pointent leurs nez dans 9 mois, et suis de tout cœur avec vous pour la suite !

 

 

Vous vous rappelez ou vous connaissez les dragées surprises de Bertie Crochue ? Ce sont des bonbons du monde des sorciers qu’on trouve dans la littérature HarryPotteresque…

 

La seule surprise que réservent ces dragées est leur goût, qu'on ne peut connaître à l'avance. Avec de la chance, vous tomberez sur chocolat, fraise, … sinon ; crotte de nez, sardine, poubelle, …

 

Bon ben voila. Aujourd’hui, j’ai tiré la mauvaise dragée en version journée… Goût « olive avant d’être passée dans la saumure, amère à tordre le nez, avec néanmoins une bonne grosse dose de sel ».

 

HP me pend au nez… (HP étant « hôpital psychiatrique » (et non Harry Potter, tiens c’est marrant), auquel faisait référence Linette en nous faisant part de son amour pour ses follicules.)

 

 

S. est arrivée en stage, là où je bosse depuis 10 ans maintenant, il y a presque 4 ans. Petit bout de nana, pétillante, positive, attachante,… Toute fraîche moulue de l’école d’ingénieur, du lait qui perle encore au bout du nez, pas de petit copain et encore adepte des sorties étudiantes.

 

S., je l’ai mise sous mon aile comme une petite sœur. Elle a fait des missions avec moi, …. Puis elle a été embauchée. On a fait de supers œuvres pour le service : instituer le Noël des lutins au bureau, le RTT (ramène-ta-tarte (ou ton gâteau, faits maison) si la veille tu étais en RTT), la re décoration du bureau des collègues après leur départ le soir… Des bêtises vouées à détendre l’ambiance.

 

Bien sûr elle sait pour moi, pour nous, … Quand on est en arrêt maladie pour FIV, qu’on pique une, deux, … crises de larmes au bureau à force de voir sa collègue assise à 1,6 m de soi,enceinte de deux mois, se masser le ventre toute la sainte journée sous votre nez et vous dire qu’elle est fa-ti-guée, qu’elle n’en-peut-plus, … forcément les gens finissent par savoir.

 

Puis S. a trouvé un chéri il y a pile 2 ans. Et à l’automne dernier, ils achètent et retapent un chez eux, un nid d’amoureux. Elle change d’agence géographique, mais on reste dans le même service.

 

Dernièrement, j’ai pris conscience que S. était une personne très pudique vis-à-vis des sentiments, des émotions, très mal à l’aise à parler des « problèmes » du quotidien, de la vie, ...

Son truc à S. ; elle va toujours « très très bien », tout est toujours « hyper génial ». L’irritant, l’énervant, pour elle est rigolo. Le banal est fabuleux. Ce qui présente certains côtés positifs, mais tend parfois un peu trop vers la méthode Couet.

Forcément, vous culpabilisez toujours de répondre un simple « ça va » à la question traditionnelle du matin.

Pour notre dernière FIV, elle m’a dit « je sais que c’est stupide de dire ça, mais je croise les doigts pour vous »… Merci de cette stupidité donc ! Pudeur, quand tu es mal placée…..

 

Ce matin, grande réunion. S. est là. Tout le monde est là.

 

Elle me saute dessus, me presse d’aller prendre un café avec elle. Elle en vient même à me mettre le jeton dans la main pour m’entraîner avec elle au plus vite.

Sur le chemin vers la machine elle prend la parole « Faut que je te dise un truc » […] [ces crochets, je vous laisse imaginer, c’est les pensées qui fusent dans mon cerveau] [n’en dis pas plus, j’ai deviné, t’es enceinte] « j’en suis malade depuis des jours d’avoir à te dire ça » […] [p… va pas me faire le coup de me mettre plus mal à l’aise que je le suis déjà …] [j’en peux plus de supporter le malaise des gens dans ces moments là]. Je lui réponds douloureusement un truc du genre « ohhh ben non, alors, faut pas se rendre malade quand même… tu es enceinte  ? ». Elle insiste « Oui, j’attends un petit mais je suis si mal à l’aise quand même, on m’a dit qu’il ne fallait pas mais ça m’embête tellement… ».

Je vous passe la suite. Elle se confond en « excuses ». Je la rassure « mais non, mais non… ». Je lui fais un gros bisou sur la joue et lui dit que je suis contente pour elle. Bien sûr c’est très bien pour eux.

 

C’est tout le reste qui ………. me fait pleurer.

Nos pieds sur le quai, toujours… les années passant.

La gêne qu’on me renvoie.

Devoir rassurer les gens alors que c’est vous qui êtes mal !! C’est insupportable !

Ceux qui ne savent pas et qui vous disent « oh mais souris un peu ce matin !!!  t’en fais une tronche »… Ta G*** c*nnard.

  

Je serre les dents en réunion toute la matinée, … et lutte contre les larmes qui montent.

Je n’adhère à rien de tout ce qui est dit.

Voire même, je me sens sur le carreau.

Ma collègue de retour de congés maternité récupère tous ses petits clients importants après quelques jérémiades tandis que moi, pourtant nullipare et sans contrainte horaire le soir, je ne touche plus une mission importante… Ben oui, je suis la fragile, celle qui peut être arrêtée à tout moment… Si au moins mes mois d’arrêt avaient été pour pondre un vrai enfant !

J’envoie des textos de SOS à mon amie des Antilles, qui me répond dès qu’elle a un pied levé à 5 h du mat’ ! Merci ma G.

Quand S. fait son annonce officielle à toute m’assemblée en fin de réunion, j’ai juste le temps d’attraper la poignée de la porte et prendre la poudre de cheminette vite vite (réf. à HP ; Harry Potter cette fois-ci). Dans les couloirs, je ne croise personne, je me parle à moi-même « ne pleures pas, ne pleures pas, p*tain non, respires,… ». Je regarde le plafond pour dire que ça prévient l’afflux de larmes. Dans le bureau, les vannes s’ouvrent, mais je contiens encore le débit. Mes poursuivants finissent par arriver. Quand ils me parlent, je leur réponds sans les regarder en fourrant la tête dans l’écran de mon ordi et mon visage dans mon mouchoir… (très naturel !). Ca finit par un retranchement aux toilettes ; au moins là pas de risque.

Je les laisse partir déjeuner tous ensemble. Cet après-midi, j’ai un rendez-vous extérieur. Heureusement. Mon client ne devrait pas être enceinte. C’est un homme et vu son âge, au pire, il devrait être ménopausé depuis longtemps.

 

Je vais craquer !

  

PS : le correcteur de word souligne en rouge « ménopausé »… Quand on rajoute le « e » final pour l’accordé au genre féminin soit « ménopausée » ; le soulignage s’enlève ! Trop fort ce word !

 

PS2 : merci à Loulou de m'avoir accompagné sur les trajets en voiture !

 

Marrakech (73)

 

Jardins de Majorelle Marrakech

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4 février 2012 6 04 /02 /février /2012 23:20

Ce samedi, on me dirait sortie d’un film de sciences fiction bien alambiqué, je n’en serais pas le moins du monde étonnée. J’ai l’impression de sortir de Matrix ou Inception…

 

Semaine bizarre.

Feeling bizarre ; anesthésié, amplifié, déformé, brumeux … un peu de chaque ou tout en même temps ! C’est le souk là-haut !

 

Si la FIV avait suivi son cours, où en serions-nous ? La ponction peut-être…

 

Lundi matin, quand nous sommes allés faire le point avec notre gynéco référente, nous sommes tombés pour la troisième fois consécutive sur ce couple (à chaque fois la vingtaine d’autres personnes de la salle d’attente était différente, mais eux et nous étions là).

Elle, une belle fille rousse longiligne et lui, une sorte de mélange entre une montagne, un 3ème ligne de rugby et un ours à la guimauve. Patients, discrets. Anglais, Irlandais, Ecossais, … ? En tout cas ils parlaient anglais… C’est bizarre, je l’ai remarqué car, même s’ils parlaient tout doucement, mon oreille a détecté ce je ne sais quoi qui dans le rythme, la tonalité, les silences… ne pouvait être du français.

Dimanche D-Day, ils étaient là. Le fameux vendredi « STOP IT y’a rien à voir »ils étaient là. Ce lundi aussi. Je pense que nous avions commencé notre FIV le même jour.

Vendredi, le bateau avait continué son voyage sans nous, sans moi. Eux devaient continuer de voguer.

Nous échangeons des regards amusés lorsque une fofolle entre dans la salle d’attente, engueule son mari, se met à chanter seule, soupire bruyamment, fait des bruits bizarres avec sa bouche…

 

Très bêtement, j’avais envie de leur souhaiter « bonne chance » avant qu’on ne se « quitte »… définitivement (la probabilité de se revoir est infime et je ne leur souhaite pas d’avoir à revenir) !

Et puis ils ont été appelés par la gynéco et la porte de la salle d’attente s’est refermée derrière eux bruyamment….

Peu de chance aussi qu’ils passent par là mais « bonne chance à tous les deux » !!!

 

Au programme ; une écho de contrôle qui conclut à une phase préovulatoire (je ne pensais pas qu’on pouvait avoir un follicule de 19,5 mm ET un endomètre à 12,5 en 7 jours seulement).

 

La gygy qui ne trouve pas « anormal » d’avoir eu une réaction à côté de la plaque à une stimulation (« ça arrive ! » dit-elle) prévoit de baisser les doses pour le prochain protocole … (qui demeurera court).

Je sens que mon Tané la mordrait bien ; frustré de pas obtenir de réponse claire sur le pourquoi / comment mon corps n’a pas réagit comme il aurait fallu, le pourquoi du choix du protocole, des doses administrées… Et oui, nous sommes loin de la science exacte.

On peut démarrer un nouveau protocole dès les prochaines règles à condition que mes ovaires soient tip top. Sinon le nouvel embarquement sera en avril…

 

 

Mardi, j’ai commencé à avaler des comprimés de Duphaston pour mettre mon ventre au repos….

 

 

Mercredi, après avoir hésité à repousser, nous avons pris nos billets d’avion pour la Martinique !! Séjour de deux semaines fin mars.

Retrouver nos amis, retrouver mon amie, profiter d’eux, de la chaleur et du soleil qui me sont si bons, du rythme chaloupé du zouk, nager, se détendre, boire (peut-être ?!)…

Nous essaierons donc, si monsieur bidou est prêt et le timing compatible, de tenter une FIV avant le départ.

La PMA a tendance à prendre toute la place, se mettre au centre de nos vies, aussi après avoir eu l’herbe coupée sous le pied, je suis un peu (beaucoup à vrai dire) désorientée…

J’ai infiniment besoin de ce voyage. Mais ce n’est qu’à de rares moments très fugaces, que j’arrive à ressentir l’excitation et l’impatience d’être à la préparation de mes bagages, du grand départ… La plupart du temps donc, je ne ressens rien. Mi mars, ça me parait à une année lumière ! J’ai hâte d’avoir hâte !

 

 

Jeudi (qu’on pourrait globalement étendre à la semaine) a été une journée trèsss irritante au boulot.

On ne croule pas sous le travail « donc » l’ambiance est tendue. Ajouté à cela le cinoche incessant de toute une ribambelle de petits ou moins petits carriéristes ; vas-y que j’arrose la planète de mails pour raconter ma petite science, vas-y que je tire la couverture à moi, en avant les vacheries, vas-y que je vais lécher les bottes au big boss, …. Supporter ces gesticulations et cette ambiance quand vous vous battez juste pour donner la vie, c’est à pleurer de rage ! C’est à ne plus rien comprendre ! D’ailleurs, en fin de journée, j’ai cru qu’il y en a un qui allait passer par la fenêtre ! Je me suis contentée d’un regard assassin !

Dur d’aller au boulot, montrer son plus beau sourire et faire comme si les futilités étaient en fait des choses superrrr importantes. Mais encore plus difficile de supporter le comportement puéril de dits adultes qui plus est « cadres ô combien dynamiques » (et surtout très cons !).

 

Depuis le milieu de la semaine, j’ai un ventre de femme enceinte ou de buveuse de bière, dur, douloureux. Le bouton des mes jeans est prêt à sauter. J’ai l’impression d’être assiégée par des aliens ventresques ; qui passent, re passent, plouploutent, gigotent ! Mais que se passe-t-il là-dedans !? Mon pauvre vieux bidon, tu n’as pas du comprendre ce qui t’arrivait !

 

Je ne parle pas tout en parlant quand même du froid glacial qui est en train de nous transformer en statues glacées !

 

Oasis dans la semaine, jeudi soir ; le spectacle de Pido, humoriste Corse, sur le thème « Faites des gosses et bonne chance ». Deux heures de rire, une chute très émouvante (Pido pleure souvent à la fin de ses spectacles) … Gé-nial !!

Deux heures à se délecter de l’accent Corse dans toute sa splendeur.

La séquence du Corse super jaloux à qui on explique comment on va pratiquer une « insémination artisanale » à sa femme… était géniale ! J’ai souri à l’évocation du mot « fécondation » ; youhouuuu !!!

Pido nous a dédicacés le DVD de son spectacle en s’adressant à notre désiré « oh Fioufiou, tu te bouges !!  » (Fioufiou est le prénom d’un bébé dans son spectacle). J’espère que notre Fioufiou va y être sensible !

 

Mercis aussi aux bonnes crêpes ; nutella, miel (corse !) / citron, … et à mon stock de M&Ms d’avoir apporté une touche sucrée de douceur dans cette semaine.

 

 

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31 janvier 2012 2 31 /01 /janvier /2012 18:47

A l’initiative de Loosequeen, mère du TPMG, aidée par la PMA et ses délicieuses surprises, soutenue par Linette, je soutiens à mon tour le AAA français (ou chinois, c’est à voir).

 

Vendredi...

Sur le trottoir devant le centre de PMA... quelle direction prendre ?

Désemparée, triste, rageuse… vidée.

Le vide appelle à être rempli.

Mais de quoi ? Je n’ai rien sous la main. Ce qui le remplit (pour partie seulement) en temps normal a comme fondu au soleil, est passé dans un trou noir.

J’ai beau serrer mon homme dans mes bras, mon vide ne trouve rien qui le contente.

Nous marchons lui et moi. Histoire de « prendre l’air » ; comme si l’air allait diluer ce mal qui s’est insinué en nous. Les larmes ne cessent de couler.

Au « hasard » d’une rue, je suis attirée par un magasin, un comptoir de quelque chose. J’entre, et là, je suis prise dans un tourbillon un brin amnésique d’envies, d’essayages… Quand le vêtement me va, je me trouve jolie, ça me fait du bien. Ce qui compte ; les matières, les formes, les couleurs, ... Au moment de faire un choix, je prends TOUT, sans même réfléchir.

Je tends ma carte bleue engluée de mal-être. Pendant quelques secondes, j’ai oublié ma peau de celle qui venait de se prendre une nouvelle claque PMesque, je me suis sentie légère, féminine.

Je me suis fait plaisir.

Je sais que ce plaisir matériel ne nourrit pas, n’apaise que peu la douleur, ne comble par un milliardième de l’absence de notre bébé, mais c’était bon de craquer, de lâcher du leste, activer une soupape…

 

 

La précieuse petite robe noire

 

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27 janvier 2012 5 27 /01 /janvier /2012 23:31

Hier.
C’était le rendez-vous avec l’anesthésiste, à la clinique.

Lieu des ponctions, lieu de mon opération…

Je retrouve les lieux, les odeurs qui me marquent toujours…

Assise dans le grand hall d’accueil, j’attends.

Je me remémore ces deux autres fois où, assise à la même place, j’ai assisté à l’arrivée au compte goutte de dizaines de femmes enceintes, jolis ventres bien ronds, de 7,8 mois … qui, une fois toutes amassées pour constituer une densité de femmes enceintes au m² bien trop difficile à supporter pour moi, avaient disparu derrière les talons de la sage-femme qui donnait les cours d’accouchement.

Je me rappelle, toujours assise là une autre fois, avoir vu la navette d’un jeune papa en train de ramener paquets et valises à la voiture, puis revenir chercher femme et nourrisson.

J’assiste encore une fois à un ballet de doudous, bouquets, maxi cosy, ….

Je me souviens de cette jeune femme enceinte qui aidée de sa mère avait eu peine à traverser le hall jusqu’au couloir menant à la maternité tellement elle souffrait, tenant d’une main son énorme ventre…

Le monde s’agite. Je reste assise là,… spectatrice.

 

A l’étage de la maternité, je me rends au secrétariat PMA pour récupérer les documents à remplir en vue de la prochaine ponction.

Je croise des couples qui attendant pour la ponction, des hommes seuls qui attendent leurs femmes déjà au bloc, … Je croise leurs regards et j’y lis leur inquiétude, leur hâte, leurs peurs, …

Je sais…

Notre tour devrait être prochain.

Je croise aussi des visiteurs et leurs chargements de présents.

 

Aujourd’hui.

C’était le rendez-vous de contrôle.

Depuis dimanche, j’avais ressenti quelques douleurs aigues mais fugaces dans un ovaire.

La stimulation est annulée … 

Un follicule a décidé d’atteindre sa taille « d’adulte » après seulement 5 jours. Les autres suivent, petits, penauds… Le gros, trop gros déjà prendrait le chemin du kyste s'il était encore stimulé (s'il n'est pas déjà sur le bon chemin).

 

Goût salé des larmes qui roulent sur les jours et meurent sur les lèvres. Baisers salés. Mains serrés. Etreintes pour échapper au monde, au temps, à la réalité,…

Yeux rougis, gorges serrées, cœurs meurtris, poitrines douloureuses, … nous avons vaqué à nos boulots…

Lasses et impuissants.

Amoureux.

 

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23 janvier 2012 1 23 /01 /janvier /2012 22:54

D-Day était un dimanche, ce dimanche.

 

Mon Tané et moi avons pris le chemin que nous connaissons si bien.

 

Ce chemin qui surplombe la mer, les cargos amarrés, longe les voiliers qui ondulent au gré des vagues, les mêmes belles devantures et façades de la rue P.

 

La messe est dite à la petite Eglise ; certains rentrent tranquillement à pied, d’autres papotent avec le curé sur le parvis. Un dimanche comme un autre ?!

 

Nous nous garons.

 

Le quartier est calme, loin du tumulte de la semaine.

J’ « entends » les grasses mat’, les ptits déj’ copieux, les jeux en pyjama, les soupirs de contentement d’être un dimanche sans réveil, sans contrainte, les préparatifs du pique nique à la plage, du matériel de kitesurf…

 

Il fait 16°C, un immense soleil et un vent à décorner les bœufs. A l’abri, qu’est-ce qu’on est bien !! Manque plus qu’un bon bouquin, un bon coussin pour se caler les reins, un thé et pourquoi pas une madeleine au beurre !

 

Mon Dracula en blouse blanche est là. Toujours fidèle au rendez-vous. Il ne pique pas bien, fait mal, laisse des bleus mais il est gentil. J’étais la 37ème femme qu’il piquait à 10h15.

 

Nous nous enfilons dans le couloir qui mène vers les échos. Des personnes attendent ça et là. En ouvrant la porte de la salle d’attente, nous comprenons ; il reste deux places assises.

Il y a (j’ai évidemment compté) 24 personnes qui attendent (un dimanche matin, ce qui signifie que toutes ces personnes étaient là pour des FIV ou IAC !! Je reste un petit moment à les regarder).

Dans les deux heures et demi de notre passage, certains partiront, d’autres rempliront la salle. Une vraie fourmilière !

Quelques rêveurs. Beaucoup de feuilleteurs de magazines. Quelques bouquineurs de poches ou versions brochées (prévus pour l’occasion, c’est qu’on avance drôlement en 2 heures !). Un Ipad-man, un PC-man et une poignée de smartphones addicts. Une majorité de patients.

Mon Mange Prie Aime qui n'a bientôt plus de couverture tellement je l'ai trainé partout égraine ses dernières pages.

 

La bonne humeur de la secrétaire ; une bonne Marseillaise généreuse et rigolote comme on les aime, nous ravigote avant de partir… L’ambiance de la salle d’attente était un peu plombante.

 

De retour à la maison, lecture et petite sieste sous le plaid tout chaud m’attendent. Chéri part pour une promenade artistique, appareil photo au cou.

Nous passons la soirée serrés l’un contre l’autre.

 

Nous repartons...

 

Times square

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La Vahiné

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Nos batailles (et aucune victoire)

Rien que d'imaginer entamer la longue description des évènements qui ont ponctué ces dernières années PMesques, phewww... on essaiera donc de faire "court" :

2008 : stimulations avec un gygy que je ne conseillerai pas à ma pire ennemie (quoique... Si vous voulez nom et adresse, demandez moi en mp ;)).

2009 : biopsie du sein, coelio / hystéro (découverte d'un kyste et d'adhérences d'endométriose), tests endocrinos pour une prolactine élevée

2010 : 5 IAC; mai, juin juillet, octobre et novembre

2011 :

* FIV 1 (protocole long agoniste) / janv. fév 

Stim. poussive / 14 ovocytes - 10 mâtures - 7 embryons moyens - 2 transférés (moyens moyens) et 5 abandonnés car n'ont pas la qualité requise par le centre pour être congelés  (je me suis e... à pondre 10 ovocytes mâtures, qui ont été fécondés par des winners putatifs, et le fruit de tous ces efforts et de ces miracles en soi... A-BAN-DON-NES !! hallucinant !)  - un test négatif et une période de grosse fatigue s'en suit; tachycardie, crises d'angoisse, ...

Réjouissances au compteur : 5 prises de sang, 1 IM, 15 sous cut., 1 pose de cathéter, 1 anesthésie générale, 1 arrêt de travail

** FIV 2 (protocole long agoniste) / août. sept

Doses de stim. plus fortes / 14 ovocytes - 6 mâtures  - 3 embryons moyens - 2 transférés (moyens moyens... quand tu nous tiens) et 1 placé en culture prolongé et qui n'a pas tenu (l'abandon; plus jamais, merci !)  - un test négatif, nous sommes sonnés, fatigués, désemparés...

Réjouissances au compteur : 5 prises de sang, 1 IM, 12 sous cut., 1 pose de cathéter, 1 anesthésie générale, 1 arrêt de travail

Nous sommes parents de 10 embryons, pas mal quand même !!! on se réjouit comme on peut !

*** Bilan l'échec d'implantation: RAS

**** Recherche d'anticorps : RAS

 

2012 :

* FIV 3 (court antagoniste) / janvier

Arrêt de la stimulation à J6.

** FIV 3 bis (court antagoniste) / avril

Presque arrêt de la stimulation à J12. 8 /9 ovocytes sur la ligne de départ, 2 ponctionnés ! Désolation...

*** FIV 3 ter (retour au protocole long, quelle collection...) / septembre

La stimulation se passe... 16 ovocytes ponctionnés. 15 vitrifiés matures. Inespéré. Attente déblocage administratif ENDOCELL (merci d'agence de biomédecine)... Préparation de l'endomètre en novembre. Echec de reconstitution du tapis cellulaire au labo d'endocell, 5 ovos perdus au réchauffage, 2 embryons moyens à J2 et peanuts à J5; la TOTALE LOOSE ! 

 

2013 :

* FIV 3 quater  (IMSI) / mars

14 ovocytes ponctionnés, 11 mâtures, 7 embryons à J3, 3 embryons transférés à J3 --> Négatif (pas de surprise) 

Changement de centre PMA. Rencontre avec une gynéco géniale; humaine, accessible, ouverte,.... Equipe pro et agréable de la secrétaire au laborantin. Rdv avec le chef de service biologiste.

** Biopisie / hystéroscopie sous AG / mois précédent la FIV

*** FIV 4 (ICSI) / octobre

11 ovocytes ponctionnés, 10 mâtures, 5 vitrifiés pour une prochaine tentative, 2 embryons obtenus et transférés à J2 ---> et ô mi-ra-cle taux de béta hcg à 424 à J17... Enorme ! Grossesse évolutive

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